


L'expérience Monster Energy Cup/Las Vegas.
'La ville sans horloge'.




18 octobre 2014.
Texte et photos d'Isa More.
Je ne crois pas qu'il y ait de mots assez justes pour décrire la grande émotion que l'on peut ressentir en arrivant au Stade Sam Boyd de Las Vegas. Situé dans une vallée, au milieu du désert de Mojave (le plus sec des quatre déserts nord-américains), au coeur d'une cuvette aride et encerclé par une ceinture de montagnes grandioses, l'endroit est magique. Je sens que mon expérience sera majeure et que le spectacle Nitro Circus à Hamilton vient de prendre la seconde place dans mon top 3 épique. Que des sensations, je n'en reviens pas: le Monster Cup en live! La chair de poule me pogne. À gauche, un athlète de BMX est engagé sur les jumps, je reconnais le style de Dingo (Andy Buckworth). À droite, à l'intérieur du stade ouvert, les pratiques des qualifications de motocross ont commencées. J'y cours. 29 degrés. Soleil magnifique. Les pilotes regardent les courses dans les gradins et très peu de spectateurs sont encore arrivés. La vue est magnifique. Pincez moi quelqu'un, je rêve! Je n'ai jamais vu un site aussi unique pour une course de supercross. Rien à voir avec la télévision. Le parcours inspiré par Ricky Carmichael (cinq fois champion au Monster Energy Supercross), est très technique et original. Le départ incliné, que l'on ne voit pas en étant spectateur, s'étire sur la plus longue lancée de toute l'histoire du supercross (200 yards de longueur), et qui demande une vitesse impitoyable. Puis, les pilotes se séparent de gauche à droite, avant de se retrouver dans le tournant à 180 degrés pour la suite. Ryan Dungey nous en parle : "Ricky Carmichael a trouvé une façon de rendre cette course encore plus difficile. La track a besoin qu'on la ride avec une constance et une agressivité parfaites. Le set up de nos motos sera la clef de la réussite. Et on ne pourra pas oublier la Joker Lane, qui pourrait devenir ta pire ennemie, spécialement si tu oublies d'y passer.' Le jeu est le suivant: N'importe quel coureur qui gagne trois courses principales rentre à la maison avec 1 million de dollars.
Il est temps pour moi de me diriger vers le party dans les pits (musique, concours de FMX avec les classiques Adams, Jones, Twitch, Bilko, Hansen, Torronteras, de la Drift, du Street Bike, les Monster et les Rockstar girls, les riders et les teams). J'essaie de me faire un top trois dans la tête pour le fun, en regardant la foule qui arrive par dizaines, mais mes favoris sont absents. D'ailleurs, beaucoup d'histoires circulent dans les paddocks... Ne cherchez donc pas James Stewart, même si sa moto y est. Il est venu s'entraîner vendredi, mais est reparti (il n'a pas reçu toutes les décisions pour son dossier contrôle anti dopage/médicament Adderrall), ni Villopoto (parti se la rouler douce en Europe), ni Marvin Musquin, ni Roczen (qui dompte encore son nouveau Suzuki), ni Cianciarulo (pourtant pilote Monster, semble se préparer pour le SX de Genève). Il nous reste Dungey, Millsaps, Baggett, Canard, Barcia, ça ne manque tout de même pas de top guns!
J'adore traîner dans les pits... On peut discuter avec les pilotes et leurs mécanos, avec Mookie et son papa Stewart, avec papa Hill et fiston (Justin quel potentiel!!!). C'est la même routine sans relâche pour les amateurs que pour les pros: pratiques, lavages, mécanique, bouffe, courses, mais avec les moyens de l'AMA. Les petites abeilles n'arrêtent pas un instant, signent des autographes par ci, prennent des photos avec les fans par là. Ils arrivent, repartent, on les voit passer avec leurs motos, semblent heureux ou boudeurs en revenant de leurs qualifs...
Avant la tombée du soleil, on assiste à un combat entre Adrian Hadribeaj et AJ Williams dans une arène improvisée.
Quant à la course, après les feux d'artifice et l'hymne national à la guitare, vous l'avez vue comme moi, mais sans l'odeur des supermini modifiées, sans les mottes de terre qui te revolent et te piquent la peau, avec les pubs, et sans des vrais américains qui te renversent ta bière mais qui t'en repaient deux pour te consoler. On sait que la botte de foin a coûté cher à Canard, mais on est fiers de son retour du feu de dieu. Ses prières sauront le consoler. Ravie de constater que Trey est d'une forme implacable, même si le stress lui a fait perdre le million d'après moi. Cinq tours auraient pu suffire pour faire souffrir Davi Millsaps. Quant à ce dernier, qui ne l'aime pas? Tant de blessures, tant de sacrifices. J'ai tellement de respect pour les pilotes de motocross. C'est fini, mais on en veut encore. Je reviens à mon hôtel, après une ride de navette gratuite, payée par l'hôtel MGM, mais aussi très chaotique. Notre premier bus tombe en panne. La chauffeuse du deuxième décide de nous ramener sans s'arrêter aux feux rouges et en excès de vitesse constant. Comme tout le monde est saoul et heureux, ça passe dans le beurre... Je reviens plein de braaap dans la tête, et avec des dizaines de petites cartes de femmes toutes nues qu'on te distribue sans cesse sur la Strip. Si tu te demandes encore si ça vaut la peine d'y aller, j'ai raté mon article.
Viva Las Vegas!












