Christian Gilbert

Après une discussion dynamique avec Dan Thibault, le proprio de Deschambault, sur l'importance de faire également rayonner la région de Québec dans GrindMX, il me dit: "Faut absolument que tu fasses une entrevue sur le Vêt Christian Gilbert!". Et c'est vrai qu'à chaque fois que Christian se pointe sur la track pendant les courses, on se dit tous: "Crisse, il roule encore bien le Vêt!".

GMX: Christian, être un Vêt, est-ce avoir plus d'os cassés ou plus d'expérience? Est-ce toi qui a la tête la plus dure sur la track?

CG: C’est d’avoir des os de cassés et d'en vouloir encore plus d'autres! Oui, j’ai sûrement eu la

tête la plus dure tout le temps que j’ai voulu rester premier, mais maintenant, je suis très occupé et ça me ramollit. GMX: Avec quel autre Vêt as-tu eu le plus de plaisir de battre du coude dans les "corners"?

CG: J’ai vraiment aimé rouler avec JSR au premier national de Deschambault et l’année d’après, avec Marc Antoine Généreux que j’ai entraîné quelques années. GMX: Tu courses encore et tu performes solidement. Je sais que je suis souvent moi même impressionnée par ta fluidité et ta vitesse. Ça te fait quoi d'être un modèle d'un rider "qui vieillit bien"?

CG: Merci! J’aime faire les choses le mieux possible et je suis de ceux qui croient que ce n'est pas

la poignée de gaz qui fait gagner, mais celui qui fait "un" avec la track, la moto et lui même. GMX: Toi, personnellement, le Vêt qui t'impressionne le plus, c'est qui?

CG: C’est celui qui a 50 ans et qui a encore du plaisir à le faire. J'espère que je vais pouvoir être un de ceux-là.

(IM: Je nomme John Dowd#16 dans cette catégorie également Christian!)

GMX: Tu nous racontes un peu tes débuts, ta carrière de rider?

CG: À ma première course à vie, j’avais pris une entente avec mes parents que si je terminais dans les derniers, je ne ferai plus jamais de course. Mais j’ai gagné 3 championnats pros au Québec et d’autres après. J'ai eu des bons résultats, mais surtout j'étais chanceux que le monde m'ait poussé à devenir MX91, ce qui a fait que j’ai pu gagner ma vie avec ce sport merveilleux.

GMX: As-tu fait beaucoup de courses de la saison 2015?

CG: Non. Maintenant, je cours les belles pistes et les gros évènements, comme Deschambault. Pour cette année, il y a beaucoup de demande pour des cours, donc je prendrai du temps pour ça et pour ma compagnie surtout.

IM: Tu roules quel bike pour 2015? Quels ajustements as-tu fait depuis l'année dernière?

CG: Je suis le meilleur vendeur de 350F KTM. Pour mon gabarit et ma forme physique, c’est le bike parfait. Seulement un spring plus mou en arrière et c'est ok pour moi.

GMX: Ton meilleur souvenir "ever" sur un bike?

CG: La première course à laquelle j'ai participé et gagné à St Éphrème de Beauce, avec un vieux 80cc Honda fini.

GMX: La plupart des riders se sont gravement blessés cette année, abandonnant le championnat AMA les uns après les autres (Wilson, Peick, Barcia, Roczen, le petit Cianciarulo, etc.). Et on a même trouvé un produit dopant dans les affaires de Millsaps dans la van de Kawa. Quel est ton avis sur ça? Penses tu que les tracks sont trop méchantes, comme l'a déclaré Trey Canard?

CG: Notre sport est considéré comme le plus difficile physiquement au monde, alors il fallait bien s'y attendre. Le fait aussi qu'il n'y ait pas beaucoup de guidons payants disponibles... Les riders n’ont pas le choix de performer, de revenir rapidement après une blessure, en plus des saisons US extrêmement longues. GMX: MX School 91, tu nous expliques ce que c'est?

CG: Quand je retournais d’année en année aux événements, le monde se rappelait de mon numéro, donc je me suis dis que mon école devait s’appeler mx 91.

Mxschool91 = 60 % de coaching et 40 % d’école d’apprentissage.

GMX: "La question Deschambault": D'où vient ton surnom "Rosaire"?

CG: Avec mes chums de la Beauce, on appelait les gars Roz’R’ et les filles Gaby tout le temps! Donc, le monde des courses m'a baptisé comme ça, mais tout bonne chose a une fin.

GMX: Qu'est ce qu'on te souhaite pour la fin de la saison 2015?

CG: On me souhaite un bon rétablissement pour mon opération de la clavicule (cassée au national Deschambault en 2012) et qui me donne de la difficulté.

GMX: Quand te diras-tu: "Cette année j'arrête!"?

CG: Pour les courses, on verra, mais pour la moto, il n'en est pas question, c’est le seul sport qui me procure un tel bien être.

Merci Christian pour ton temps précieux!